Les territoires ruraux oubliés?
05/09/2017
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Presse à fourrage

Angèle Bastide de Fourches avec ses neveux et nièce de Rosières partagent avec nous l’histoire de cette magnifique presse à fourrage. Celle-ci appartenait à la famille et a été utilisée jusque dans les années 1940. Elle était conservée dans la grange Bastide de Bony aux Nasses, sur la commune de Sablières.

Souhaitant lui donner une seconde vie pour rendre hommage aux paysans cévenols et à ses ancêtres, Claude Serret, en 2013, a contacté sans succés tous les musées d’Arts et Traditions Populaires d’Ardèche. C’est à l’occasion d’une annonce de don sur internet, que le MuCEM, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée situé à Marseille, a contacté Claude Serret. Le Mucem l’a réservée pour passage en Commission d’acquisition qui a décidé de la conserver dans ses collections nationales. Cette presse à fourrage est exposée au MuCEM depuis 2014.

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«Cette presse à fourrage était destinée à confectionner des bottes de foin. Elle marque, du point de vue technique, les prémices de la mécanisation de certaines tâches agricoles, étape de transition entre un travail de fenaison complètement manuel où le foin était entreposé en vrac dans des greniers ou en meules et le moment où les bottes de foin sont réalisées directement dans les prés avec une botteleuse tractée. La presse pouvait être mobile. Elle nécessitait la présence de deux hommes qui actionnaient les deux leviers latéraux de la machine pour faire lever, à l’intérieur, un plateau et comprimer le foin sur les côtés de la machine. Le liage des balles se faisait manuellement, en ouvrant les deux portes latérales, avec des fils de fer ou de la ficelle de lieuse. Finalement, ce travail était encore très manuel et demandait beaucoup d’énergie humaine et de temps. Néanmoins cette machine témoigne d’une étape vers la rationalisation des tâches agricoles et le MuCEM ne possédait pas de machine de ce type dans ses collections.

Originaire de Saône-et-Loire, la fabrique de matériel agricole Plissonnier s’installe à Lyon vers 1847 et connaît un essor important grâce à Simon Plissonnier (1847-1931), personnalité importante du monde agricole et député de l’Isère. Cette maison fabriquait une vaste gamme de matériels, participait au développement de la mécanisation et à de nombreux concours agricoles en régions et à Paris. Au concours de Valence de 1897, Plissonnier remporte une médaille d’argent pour sa presse à fourrage, inspirée d’un modèle anglais de Waite Burnell apparu en France vers 1877 (Journal d’agriculture pratique, 17 juin 1897, tome I, n°24, pp. 849-856).

Nous remercions très chaleureusement les familles Bastide et Serret qui se sont fortement mobilisées et ont fait de ce don un moment de convivialité familiale. La doyenne de la famille, Mme Angèle Bastide, est devenue également amie du MuCEM.» Informations tirées du site du MuCEM.

Article Dauphiné 

MuCEM

Merci à Claude Serret et à Angèle Bastide pour ce partage d’un morceau d’histoire.

 

2 Comments

  1. LEPERS-GUICHARD Geneviève dit :

    L’Ardèche, et le village de Sablières en particulier, sont la cristallisation de mes rêves de longue date devenus réalité. Qu’un outil originaire de Sablières, véhicule de son histoire locale, soit exposée au MuCEM est pour moi symbole de ralliement de deux mondes. J’ai vécu à Marseille à la fin du XXème siècle (ça fait mieux que de dire dans les années 90 🙂 … ) et y suis retournée au XXIème, retrouvant mon ancien quartier métamorphosé, futuriste. Ce MuCEM à fleur d’eau est simplement surréaliste et savoir qu’il abrite une presse à fourrage, outil originaire de Sablières et empreint de son histoire, est pour moi le symbole d’un ralliement qui me fait très chaud au coeur et me rend heureuse. Un grand merci pour cette info !

  2. eschalier elyane dit :

    une très bonne idée de faire connaître cette histoire.

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